La fiancée jamaïcaine


    Plumeau est curieux de connaître l'origine de cette sculpture en bois près de la porte du bureau de Claude.

    Son histoire débute en 1996 lors d'un voyage en Jamaïque.

    C'est en visitant l'atelier d'un sculpteur de ce pays avec des amis que Claude découvre cette œuvre placée en retrait au fond de la pièce. Il en tomba amoureux. Il ne vit plus qu'elle parmi les œuvres exposées.

– Elle n'est pas à vendre, dit l'artiste. Je l'appelle ma Jeune fiancée. C'est une de mes premières œuvres et j'y suis très attaché.

    L'offre de Claude, sans doute proportionnelle à son coup de foudre, finit par vaincre la réticence de l'artiste qui consentit à s'en départir.

    C'est tout heureux de me dévoiler sa dernière conquête que mon homme revint à l'hôtel avec la fiancée jamaïcaine dans ses bras.

    Ma réaction ne fut pas très heureuse dans les circonstances.

– C'est pas vrai !, dis-je d'un air mécontent.

    On ne pouvait être plus éteignoir. Ses amis vinrent à sa rescousse et plaidèrent en faveur de la beauté de l'œuvre et du bonheur de Claude. Ce qu'ils ignoraient, c'est que nous venions de décider d'un commun accord de ne plus acheter d'œuvres d'art faute de place pour leur mise en valeur dans la maison.

    Mais la beauté trouve toujours sa place. De retour à la maison, une poutre portante d'un mur du salon a su accueillir la sculpture telle une caryatide inhérente à la structure.

    Je ne suis pas fière de ma réaction négative, car, soit dit humblement, mon homme esthète a un goût sûr dans ses choix d'œuvre d'art, tout comme dans celui de ses fiancées, jamaïcaine ou québécoise.

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