L'obsidienne

    D'un coup d'aile rapide, Plumeau époussette un caillou sur une étagère. Un caillou ?

– Un peu de respect mon ami !

    Ce caillou est une sculpture en obsidienne représentant le dieu soleil des Aztèques. Sobre, noire aux reflets dorés, elle irradie la lumière solaire.

    Je me souviens du lieu où nous l'avons trouvée. C'était lors de notre premier voyage au Mexique dans les années soixante. 

    Premier voyage dans ce pays et premier choc. À l'école, on ne nous avait rien enseigné sur les civilisations précolombiennes si près de chez nous alors que les pyramides égyptiennes, pourtant à l'opposé du globe, étaient dans nos manuels scolaires. Allez donc comprendre !

    Aux abords de Mexico, Teotihuacan, centre de la culture du peuple aztèque, nous révélait ses pyramides, celle de la lune et du soleil. Difficile de résister à l'ascention de celle-ci, la troisième plus haute du monde. L'ouvrage, construit entre les années 100 et 650 de notre ère, tire son nom de son alignement parfait, face au soleil, lors du solstice d'été.

    La petite sculpture en obsidienne du dieu soleil que nous avons rapportée, sans être une pièce d'archéologie, témoigne de cette civilisation massacrée par les conquistadors espagnols.