Contenant en verre


    Plumeau s'active dans notre chambre. Arrêt sur un joli contenant. Regardons-le de plus près.

    Bas sur pattes, le corps galbé et cannelé en verre transparent est coiffé d'un couvercle en bronze sculpté de fins motifs floraux. J'ignore d'où il vient. Tout ce que je sais, c'est que je l'ai toujours vu sur  le grand bureau de la chambre de mes parents et que son contenu suscitait ma curiosité enfantine. Soulever son couvercle révélait de mini-objets hétéroclites : boutons de manchettes nacrés, boucles d'oreilles en argent, épinglette en marcassite, croix de chapelet, médailles de la Vierge, scapulaire et quoi encore ?

    J'ignorais ce qu'était devenu cet objet lorsque trente ans plus tard, je l'ai peint de mémoire dans un tableau intitulé Annabelle représentant une femme se coiffant assise devant un bureau. Ce même bureau peint aussi de mémoire, celui de la chambre de mes parents. Aussi vrai que nature.

    Je ne sais pas comment les choses surgissent en ma mémoire. Elles viennent, s'imposent et deviennent visibles. Mystère ! Antonine Maillet suggère une explication quand elle dit que l'artiste, du plus grand au plus humble, est un médium, une sorte d'interprète d'un univers plus grand qui le dépasse.

    Plus surprenant encore, dans le grand miroir du bureau, j'y ai peint, toujours de mémoire, le reflet d'un petit tableau accroché au mur d'en face. Le trait d'union était son titre. Attendons le passage de Plumeau pour nous raconter son histoire.

    Revenons au petit contenant de verre,

    Lors que ma belle-sœur Thérèse a vu le tableau Annabelle, elle m'a révélé avoir chez elle cet objet rangé dans une armoire. Et d'un élan spontané, elle me l'a apporté.

    Depuis, je suis la gardienne affectionnée de ce petit contenant plein de souvenirs.

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